La famille de logiciels serveurs Java Weblogic s'enrichira cet été d'un serveur de traitement automatisé des événements (technologie EDA : event driven architecture). WebLogic Event Server est, selon BEA, le premier logiciel conçu pour le traitement d'événements complexes (CEP, complex event processing) écrit en Java. « Auparavant, confie Martin Percival, évangéliste technique senior chez BEA, il fallait des logiciels écrits en C ou C++, afin de garantir un niveau de performances suffisant. » En recourant à ses technologies temps réel, BEA assure pouvoir gérer 50 000 événements par seconde, et appliquer des règles complexes à 10 000 événements par seconde. A titre d'exemple, un logiciel de CEP spécialisé comme celui de Streambase peut gérer, selon son éditeur, 500 000 messages par seconde et par processeur. Ces outils sont particulièrement utilisés dans la finance ou la logistique, où il faut automatiser le traitement d'un nombre considérable d'événements : ordres de Bourse, lecture d'étiquettes RFID, etc. La Deutsche Bank fait par exemple partie des bêta-testeurs de Weblogic Event Server. Un pas vers le système nerveux automatique Le produit de BEA n'est donc pas aussi rapide que les outils spécialisés existants, néanmoins Martin Percival pense que Weblogic Event Server devrait séduire les clients habituels de ce type de solution. D'une part parce qu'il s'agit d'un marché de niche occupé essentiellement, jusqu'à présent, par de petits acteurs (Progress, en rachetant Apama, Tibco et Oracle ont récemment investi le marché), et que BEA peut jouer sur son image de pérennité. D'autre part, parce que le fait d'être en Java « apporte plus de flexibilité », explique Martin Percival, pour une entreprise dont le reste de l'infrastructure reposerait sur du Java. Dans son communiqué, BEA indique par ailleurs que Weblogic Event Server représente une évolution vers une « event-driven SOA », ou architecture orientée services guidée par les événements. De la même manière qu'Oracle avait présenté son offre en s'appuyant sur une analyse de Gartner, qui voyait dans le couple SOA et EDA la version 2 des SOA. Martin Percival pense aussi que cette annonce constitue un pas vers la fameuse colonne vertébrale automatisée - ou système nerveux - du SI dont les analystes commencent à parler, mais ne va pas aussi loin que Gartner. « Je crois que l'EDA trouve particulièrement bien sa place dans les SOA, mais vous pouvez très bien avoir l'un sans l'autre. » Le produit est disponible aujourd'hui en bêta. Les tarifs n'ont pas encore été fixés.